RAMSES III

(1184-1153) - XXe dynastie

 

 Nom d'intronisation

Ouser-Maât-Rê {La justice de Rê est puissante} setep en Rê.

Nom de naissance

Rê-mes-sou {Rê l'à engendré} héqa-Iounou {Régent d'Héliopolis}.

 

Sa vie

Ramsès III fut le dernier grand pharaon d'Égypte : durant ses trente-deux années de règne, il défendit les frontières contre les attaques étrangères mais son règne se termina par une période de difficultés économiques et d'incertitudes politiques. Avec lui, c'est tout un monde, qui avait connu certes des crises passagères mais aussi de longues périodes de prospérité, qui s'achève pour toujours.

Ramsès III succède à son père Sethnakht, fondateur de la XXe dynastie. Lors de son couronnement, il fut acclamé par un peuple en liesse satisfait de voir à nouveau le pays unifié. Avec la grande épouse royale Isis il eut plusieurs fils dont trois vont régner après lui : Ramsès IV, Ramsès VI et Ramsès VIII. Il fit de somptueuses donations aux temples dans tout le pays. Afin de mener à bien cette tâche il ordonna un recensement de tous les temples et divinités égyptiennes. Les familles de prêtres connurent de nouveau richesse et puissance.

Ramsès III se voulait l'héritier et le fils spirituel du grand Ramsès II. Pénétré de son rôle de défenseur du pays et se considérant comme un chef militaire invincible il se prépara à affronter les peuples de la mer qui devenaient de plus en plus présents aux frontières. Il organisa son infanterie et sa charrerie et constitua une « muraille » de navires de guerres aux bouches du Nil. Pharaon lutta pendant onze ans aux frontières contre les peuples de la mer, onze années de batailles victorieuses interrompues par les retours triomphaux de l'armée chargée de butin et par les préparatifs pour de nouveaux assauts. Il mena deux guerres sur le front ouest contre les troupes de la coalition libyenne et un gigantesque combat au nord, sur mer (première grande bataille navale qu'il relate sur les murs de son temple de Médinet Habou) et sur terre contre la coalition des peuples de la mer. La victoire de pharaon fut totale, le royaume était sauf. En l'an 12 de son règne il partit en campagne en Asie pour tenter de sauvegarder ses possessions syriennes. Une fois la paix revenue le royaume retrouva sa prospérité d’antan. Le commerce reprit et pharaon organisa même une expédition à Pount.

Ramsès III fit creuser sa tombe (KV11) dans la Vallée des Rois. Le monument le plus important érigé par pharaon fut son « château de millions d'années » de Medinet Habou. Les pylônes portent deux hymnes célébrant la gloire de pharaon et de l’Égypte victorieuse. Sur les murs intérieurs sont représentés des épisodes de la fête du dieu générateur Min. Le plan de ce temple reprend celui du Ramesseum.
A Karnak il fit élever un vaste temple reposoir en grès jaune destiné aux barques de la triade thébaine, un temple consacré à la déesse Mout et au dieu Khonsou, et il commença sans doute la construction du temple de Khonsou.

En l'an 29 de son règne, les problèmes économiques conduisent aux grèves des travailleurs de Deir el-Medineh (premières grèves de l'histoire). Le roi limoge son vizir et doit veiller à la régularité du service des rations versées aux temples. Ces difficultés trahissent également un affaiblissement du pouvoir de l'État face aux clergés et aux domaines des temples.

Le règne s'achèvera par des intrigues et des complots qui sont le fruit de querelles dynastiques. Une conspiration a été organisée par la reine Tiyi, l'une des épouses de Ramsès III, qui voulait mettre fin au règne du pharaon alors âgé de 65 ans, pour placer son fils Pentaour sur le trône. Les minutes du procès intenté aux conspirateurs sont parvenues jusqu'à nous (Papyrus Harris du musée de Turin). La conspiration réunira un commandant des archers de Nubie et un général, des hauts fonctionnaires du harem, un intendant, un trésorier royal, des scribes, des surveillants et des femmes. On pratiquera des rites d'envoûtement avec des figurines de cire pour endormir les gardiens des portes et donner accès aux complices extérieurs. Les militaires participant à ce coup d'État provoqueront le soulèvement des troupes. Sans doute trahis, les coupables seront condamnés et exécutés.

Le document, écrit dans le style imagé du Nouvel Empire, ne permettait en revanche pas de savoir avec certitude si Ramsès III avait survécu ou non à l'attaque contre sa personne. Le pharaon qui dirigeait la procédure n'était pas nommé et aurait aussi bien pu être Ramsès III lui-même que son successeur Ramsès IV.

Parmi les indices qui ont orienté les enquêteurs vers la piste de l'assassinat figurent de fines bandelettes entourant le cou de l'ancien pharaon. Une hypothèse confirmée sans l'ombre d'un doute en 2012 lorsque les scientifiques ont fait passer la momie dans un scanner. L’examen révèle que Ramsès III est bien mort violemment, la gorge tranchée. Les images en 3D montrent clairement une entaille juste en dessous du larynx à l’intérieur de laquelle a été insérée une petite amulette représentant un œil d’Horus, un symbole commun employé dans l’antique Egypte pour se prémunir contre les accidents et restaurer la force physique. De simples radiographies de la même momie réalisées dans les années 1960 n'avaient alors rien détecté.

La momie de Ramsès III a été retrouvée en 1881 dans la cachette de Deir el-Bahari et est exposée au Musée du Caire.

Momie de Ramses III "à l'écharpe"
 

Haut

Retour